
Témoignage d’élève : Burn out – Ma renaissance grâce à la Pole Dance
Des signaux ignorés pendant des mois… voire des années
Le premier signe fut une profonde fatigue. Pas juste une fatigue passagère, mais une lassitude qui ne disparaissait jamais, même après une nuit de sommeil ou un week-end de
repos. Petit à petit, tout est devenu plus difficile : me lever le matin, me concentrer, interagir avec les autres. J’étais constamment sous pression, toujours en train de courir après le
temps, incapable de m’arrêter.
Les insomnies se sont installées, des nuits où je dormais mais ne récupérais pas. J’ai perdu petit à petit toute motivation, même pour les choses que j’aimais avant.
D’autres signes se sont fait ressentir : une irritabilité grandissante, une impression d’être à bout, un sentiment d’écrasement, d’être submergée par la moindre tâche.
Mais je ne voulais pas voir. Comme beaucoup, je me suis dit que c’était une mauvaise passe, que ça allait forcément passer. Alors, j’ai continué, encore et encore… jusqu’à l’effondrement.
Puis en Octobre 2024, mon corps a lâché. Ce n’était plus juste de la fatigue ou du stress : c’était une incapacité totale à fonctionner. Je n’arrivais plus à aligner mes pensées, à gérer la
moindre pression. Aller travailler était devenu un cauchemar. Mon énergie était à zéro. C’est là que j’ai enfin consulté un médecin, qui m’a dit ce que je refusais d’admettre : “Vous êtes en burn-out.”
À la fois un soulagement et une claque. Soulagement, parce que je comprenais enfin ce qui m’arrivait. Claque, parce que je réalisais que j’avais ignoré les signaux trop longtemps.
Février 2025 : Une renaissance grâce à la pole dance
Quelques mois après le diagnostic, en février 2025, j’ai découvert la pole dance. Au début, c’était juste une tentative pour m’évader, pour sortir de ma tête et reconnecter avec mon
corps. Mais très vite, c’est devenu bien plus qu’un simple sport : un exutoire, une thérapie, un moyen de panser mes blessures.
Aujourd’hui, la pole dance est devenue vitale pour moi ! Elle m’a aidé(e) à transformer ma douleur en force, à reprendre le contrôle sur ma vie et à reprendre confiance en moi.
Je tiens d’ailleurs à remercier Chloé pour son écoute, sa bienveillance et son professionnalisme.
Aujourd’hui, où en suis-je ?
Je suis encore en reconstruction. Se remettre d’un burn-out, ce n’est pas juste “se reposer un peu”. C’est un travail de fond, une rééducation mentale et physique. J’ai appris (et j’apprends encore) à écouter mon corps, au lieu de le pousser à bout, poser des limites et dire non sans culpabiliser, accepter que je ne peux pas tout gérer seule et que demander de l’aide n’est pas un échec.
Mon message à ceux qui se reconnaissent dans mon histoire
Si vous vous sentez au bord du gouffre, n’attendez pas d’y tomber. Trouvez votre échappatoire. Un sport, une activité, un espace où vous pouvez vous exprimer autrement. Le
burn-out vous enferme, mais il existe des moyens de retrouver de l’air. Écoutez-vous. Prenez du recul. Cherchez du soutien. Un burn-out ne vient pas du jour au lendemain, il s’accumule. Et plus on attend, plus il est violent. Prenez soin de vous avant que votre corps ne vous oblige à le faire.
La partie suivante est une interview suite à ce témoignage, afin d’aller encore plus loin sur ce sujet très important.
Je te remercie pour ton témoignage et pour tes mots qui me touchent beaucoup.
Je souhaiterais réagir à ton témoignage, en te posant quelques questions.
Qu’est-ce qui t’a amené à la Pole Dance, dans ce contexte de vie difficile ?
Tout simplement un coup de hasard. Une amie m’a proposé de tester un cours avec elle. J’ai accepté tout de suite, car cette discipline m’a toujours attirée et je me suis dit que cela
me permettrai de sortir un peu de cette bulle négative dans laquelle j’étais( et suis encore parfois).
Est-ce que ça a été facile pour toi de franchir les portes du studio, juste après ce burn-out ?
Cela demande beaucoup de force de se lancer dans une nouvelle activité et de se motiver
dans ce contexte.
Je suis toujours en phase de guérison, alors je ne peux pas dire que ce fut facile de pousser les portes du studio, pour autant je me suis dit que cela pourrait être une très bonne façon
de lâcher prise et de m’aider à avancer dans ce combat.
Tu nous partages dans ton témoignage tout ce que la Pole Dance a pu t’apporter de positif :
“c’est devenu bien plus qu’un simple sport : un exutoire, une thérapie, un moyen de panser
mes blessures.”
Accepterais-tu de détailler comment la Pole Dance t’aide à guérir du burn out ?
Dans la société dans laquelle nous vivons, nous sommes constamment stigmatisés et jugés sur notre apparence ou notre manière de penser. On nous pousse sans cesse à
rentrer dans des cases, à correspondre à des normes qui ne reflètent pas toujours qui nous sommes vraiment. Lorsque j’ai débuté le premier cours, j’ai tout de suite senti une
bienveillance folle, bien loin de tout ce dont la société me force à être malgré moi. Peu importe, mon physique, ma façon d’être, ma façon de penser, quand je suis rentrée dans ton
studio, j’ai ressenti de suite ton énergie positive et celles des autres élèves du cours.
Aussi dès les premières figures et le premier contact avec la barre, je savais que ce serait dur, physiquement comme mentalement, mais cela m’a rappelé l’ancienne Élodie, la solide,
la battante et sa manière de penser avant la chute, avant mon burn-out : ‘C’est dur, mais tu vas y arriver !
La pole dance m’en apprend beaucoup sur moi-même, et me rappelle que je suis une femme forte et que rien ne peut m’arrêter !
Qu’est-ce que la Pole Dance a changé dans ton quotidien ? Comment t’aide-t-elle à
reprendre le contrôle ?
Je parviens à assumer toutes les facettes de moi grâce à cette discipline. Je me redécouvre pleine de force — physique et mentale — de courage, et à mon grand étonnement remplie
de sensualité et de combativité. Grâce à ce sport, j’en suis là : à témoigner de mon expérience, à guérir de mes blessures, à pardonner à mon corps d’avoir flanché à un
moment donné, et à vouloir prendre soin de lui, coûte que coûte. Je réapprends aussi à être libre — libre de ma vie, de mes choix, et de la manière dont je décide d’avancer.
Est-ce que la Pole Dance t’aide à définir tes limites ? Si oui, accepterais-tu de détailler
comment ?
Pour l’instant, je dirais que non. J’apprends encore à me fixer des limites, sans culpabiliser, à me satisfaire de tout ce que je parviens à réussir, à l’accepter sans me torturer, sans que
cette petite voix intérieure me murmure : « et si j’avais fait plus et si j’avais fait plutôt comme ça.. ».
Et si on axe sur ta nouvelle passion : qu’est-ce que tu préfères dans la Pole Dance ?
Selon moi, la pole dance est un sport mais aussi un art. Pour le coup le côté sportif fait partie des choses dont mon corps à besoin pour guérir, car le burn-out n’amène pas que des
séquelles mentales,il y en a des physiques et souvent très douloureuses. Quant au côté artistique, ça reflète clairement,ma personnalité, j’ai toujours adoré la danse, je suis de
nature créative et atypique et c’est tout ça que j’aime dans cette discipline. Je peux être moi-même ! Au final il est difficile de choisir ce que je préfère dans ce sport. Il m’apporte
tellement.
As-tu des objectifs définis ou au contraire, tu te laisses porter par la discipline ?
Je souhaite me consacrer pleinement à cette discipline, y exceller et un jour, la représenter avec autant de talent que toi et tes élèves les plus brillantes.